Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation
Actions sur le document
Illustration de l'actualité - cliquer pour agrandir

Le moustique tigre

Le moustique tigre (genus Aedes) est l’une des espèces invasives les plus redoutées. En quelques décennies, ce moustique a réussi à coloniser le monde grâce à la mondialisation et à son adaptabilité écologique marquée.

Originaire des forêts tropicales de l'Asie du Sud-Est, il s'est depuis répandu à travers le monde entier. Il arrive en Europe en 1979 par l’Albanie et conquis les continents d'Amérique du Nord et du Sud durant les années 1980. Dans le courant des années 1990, on le retrouve également en Afrique et en Italie. Il est actuellement présent dans tout le sud de l’Europe où plusieurs populations se sont déjà implantées, notamment autour de la mer Méditerranée. Il est également en train d’avancer vers le nord. En effet, on trouve des populations établies au nord de la France et en Allemagne, à seulement 150 km de la Belgique. Pour visualiser la distribution actuelle du moustique tigre en Europe, consultez la carte du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Le moustique tigre est observé pour la première fois en Belgique en 2000, entré via l'importation de pneus d'occasion. Depuis 2013, le moustique tigre est retrouvé dans notre pays presque chaque année, introduit via le commerce de pneus usés ou de lucky bambous. Depuis 2018, l’importation du moustique tigre en Belgique par des voitures ou camions originaires de pays voisins est également constatée. Malgré ces observations à répétition, le moustique tigre n’a, jusqu'à présent, pas réussi à s'implanter dans notre pays.

Quel est le cycle reproductif du moustique tigre ?

Le moustique tigre a besoin d’eau stagnante pour se reproduire. La femelle pond ses œufs sur une surface solide (par exemple à l’intérieur d’un pot) au-dessus ou à côté de l’eau. Une fois que les œufs entrent en contact avec l’eau, ceux-ci éclosent et le développement du moustique se poursuit dans l’eau. À l'origine, le moustique tigre utilisait des gîtes naturels pour pondre ses œufs, tels que des trous d'arbres ou creux de rochers contenant de l'eau stagnante dans des forêts tropicales. Maintenant que le moustique tigre s’est répandu globalement, il s'est bien adapté aux milieux urbains et pond également ses œufs dans des gîtes artificiels tels que des pneus usés, des barils, des seaux, des gouttières, des pots de fleurs ou tout autre type de réservoir externe contenant de l’eau.

La saison active du moustique tigre dans les climats tempérés débute aux alentours de fin avril ou début mai et dure jusqu’en octobre ou début novembre. La pluie durant ces saisons leur donne de multiples gîtes où pondre leurs œufs et les températures plus chaudes favorisent le développement de leur population.

Le développement du moustique tigre dure entre 7 et 30 jours et le moustique adulte peut vivre jusqu’à un mois ou plus.

   

Une espèce à grande capacité d’adaptation !

Bien que le moustique tigre ne vole que 200 à 500 mètres par ses propres moyens, il est très résistant aux longs voyages et sait s’adapter à différents environnements. D’autres caractéristiques uniques au moustique tigre font que cet insecte est devenu l’une des espèces invasives les plus redoutées, notamment :

  • Les œufs du moustique tigre sont résistants à la sécheresse, pouvant survivre près d'un an sans eau.
  • Le moustique tigre a une alimentation variée: la femelle peut se nourrir de sang de mammifères (animaux et humains), de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux.
  • Il est capable de se développer dans de nombreux types de climats. Cependant, cette espèce favorise les températures plus chaudes où le cycle biologique est complété plus rapidement et la femelle vit plus longtemps.
  • En hiver, ces moustiques et leur œufs hibernent et peuvent survivre dans cet état à de basses températures, ce qui a favorisé leur expansion géographique comparé à d’autres espèces tropicales.

 

Pourquoi prévenir l’implantation du moustique tigre ?

Le plus grand danger des moustiques tigres est qu’ils sont capables de transmettre divers pathogènes. En effet, cette espèce est l’un des vecteurs les plus importants des virus de la dengue, du Zika et du chikungunya, mais peut également transmettre le virus du Nil occidental. En outre, le moustique tigre est très agressif lorsqu'il cherche à se nourrir. Il peut être particulièrement insistant et la nuisance causée est parfois telle que les gens évitent certains endroits.

Comment reconnaitre un moustique tigre ?

Le moustique tigre est un petit moustique noir généralement entre 4 ou 5 millimètres, mais pouvant aller jusqu’à 9 millimètres de longueur. On le reconnait à la ligne blanche à l’arrière de sa tête et son dos (indication 1), aux cinq rayures blanches sur ses pattes (indication 2) et au bout entièrement blanc de la dernière section de ses pattes arrière (indication 3).

 

 

 

Comment différencier le moustique tigre d’autres moustiques ?

Le moustique domestique commun (Culex pipiens) est un moustique brun-jaune natif de Belgique et a à peu près la même taille que le moustique tigre. Contrairement au moustique tigre, il n'a pas de motifs spécifiques sur le dos (indication 1) ni de rayures sur les pattes (indication 2). Le corps du moustique domestique est arrondi et présente des rayures jaunes.

 

 

 

Le grand moustique annelé (Culiseta annulata) est un moustique plus grand qui est natif de Belgique. Ce moustique est brun foncé et comporte également des rayures, plutôt de couleur beige et brune, à la fois sur son abdomen (indication 1) et sur ses pattes. La dernière section des pattes postérieures est complètement brune (indication 2). De plus, ce moustique a des taches sur les ailes (indication 3).

 

 

 

 

Le moustique des forêts asiatiques (Aedes japonicus) est un peu plus grand et bien qu'il ait également des pattes rayées (indication 1), il n'a que trois rayures blanches (indication 2) sur ses pattes arrière et les deux dernières sections sont presque entièrement noires (indication 3). Il a également des motifs plus complexes que le moustique tigre sur son dos, cependant ceux-ci sont de couleurs dorées sur un fond brun foncé (indication 4).

 

 

 

L'espèce Aedes koreicus est très similaire au moustique des forêts asiatiques, mais ses pattes arrières peuvent présenter 4 à 5 rayures blanches (indication 1). La dernière section de ses pattes arrière peut être complètement noire ou bien présenter une petite ligne blanche (indication 2).

 

 

 

 

Le moustique tigre est parfois confondu avec le moustique de la fièvre jaune (Aedes aegypti). Bien qu'il ait également les pattes rayées (indication 1), ce moustique présente des motifs ressemblant à une lyre, l'instrument de musique, argentée sur son dos noir (comparé à la ligne blanche sur le dos noir du moustique tigre) (indication 2). Cependant, il peut être plus difficile à reconnaitre s'il perd les écailles de son dos.

 

 

 

PRÉVENTION DE PIQÛRE DE MOUSTIQUES

Pourquoi prévenir les piqûres de moustiques ?

Le moustique perce la peau à l'aide d’une trompe : le proboscis. Lors de cette piqûre, le moustique injecte une salive anticoagulante et anesthésiante. Le système immunitaire humain réagit à cette salive, provoquant une inflammation et éventuellement des démangeaisons. Certaines personnes ne réagissent que légèrement à la piqûre, tandis que d'autres réagissent plus fortement et présentent un gonflement, une douleur et une rougeur. Si le moustique est infecté, il peut transmettre des agents pathogènes lors de la piqûre ; c’est pourquoi, il est d’autant plus important d’éviter les piqûres dans les régions où les maladies transmises par les moustiques sont présentes.
Bien qu’il soit impossible d’empêcher tout contact avec le moustique, il est cependant possible d’appliquer certaines mesures de prévention individuelles afin de limiter ce contact et donc prévenir ses piqûres. Ces mesures peuvent être prises pour prévenir les piqûres de moustiques en plein air ou à la maison.

Comment prévenir les piqûres de moustiques en plein air?

  • Évitez les activités à l’extérieur aux moments de la journée où les moustiques sont les plus actifs (le plus souvent au crépuscule ainsi que la nuit). Pour plus de détails voir la section sur leur comportement piqueur.
  • Utilisez des vêtements qui couvrent les bras, les jambes et les pieds.
    • Privilégiez des vêtements larges, qui ne collent pas à la peau. Si vous portez des vêtements serrés, il est préférable de porter des textiles tissés serré pour éviter que le moustique ne pique à travers le vêtement.
    • Les couleurs claires attirent moins la chaleur et sont donc à privilégier 
  • Utilisez des répulsifs anti-moustiques. Si vous utilisez un répulsif en même temps qu’une crème solaire, veillez à appliquer la crème solaire au moins 20 minutes avant le répulsif et suivez les indications d’application des deux produits. La plupart des répulsifs disponibles sur le marché ont les principes actifs suivant :   
    • Le répulsif DEET est le plus efficace. Utilisez des produits contenant au minimum 20 % de DEET, et 50 % dans les zones ou les moustiques sont porteurs de maladies infectieuses. À noter que les concentrations plus élevées que 50 % ne doivent pas être utilisées directement sur la peau (mais peuvent être utilisées sur les vêtements).
    • L’icaridine ou picaridine. Utilisez des produits contenant au minimum 20 % du répulsif.
    • IR 35/35. Moins efficace que le DEET ou l’icaridine. Utilisez des concentrations de 30 % au minimum pour les adultes.
    • Le citriodiol est un dérivé de l’huile d’eucalyptus. Utilisez des produits contenant une concentration de répulsif de 20-25 %.

Comment prévenir les piqûres de moustiques à la maison?

  • Utilisez des moustiquaires pour les fenêtres et les trous d'aération.
  • Un ventilateur peut dissuader et éloigner les moustiques
  • La climatisation maintient une température basse et réduit le risque de piqûres de moustiques, mais n’assure pas une protection complète et nécessite donc d’être utilisée en combinaison avec d’autres mesures préventives.
  • Dormir sous une moustiquaire, de préférence traitée avec un insecticide.
  • Utilisez un insecticide si nécessaire (dans une pièce fermée lorsque vous n'y êtes pas ou dans une pièce bien ventilée lorsque vous y êtes).

 

RÉDUCTION DE LA POPULATION DE MOUSTIQUES

Éliminer les sites potentiels de reproduction

Les moustiques femelles ont besoin d'eau pour pondre leurs œufs. Certains moustiques, tel que le moustique tigre exotique (Aedes albopictus) et le moustique domestique commun (Culex pipiens), se sont adaptés aux zones urbaines et utilisent à la fois des sites de reproduction naturels (cavités d'arbres et de rochers, flaques d'eau et étangs) et des sites de reproduction artificiels (seaux, vases, pneus de voiture, gouttières, barils d'eau de pluie). La meilleure façon de réduire les populations de moustiques est donc de veiller à ce qu'il y ait le moins d'eau stagnante possible dans les environs. Voici quelques conseils à appliquer facilement chez vous :

  • Videz l'eau stagnante et mettez les pots de fleurs vides, les pneus de voiture usagés, les récipients, les seaux, et les jouets d'enfants à l'intérieur ou sous un toit, ou retournez-les.
  • Évitez de laisser de l'eau sur les bâches en plastique, étirez-les.
  • Changez les abreuvoirs pour animaux ou les bains d'oiseaux chaque semaine.
  • Jetez du sable dans les coupelles sous les pots de fleurs ou rafraîchissez-les chaque semaine.
  • Couvrez les réservoirs d'eau, comme les seaux, les barils d'eau de pluie et les puits, avec une moustiquaire ou un couvercle.
  • Entretenez les piscines : assurez-vous du bon fonctionnement du filtre, traitez au chlore. Si elles sont couvertes d'une bâche, évitez d'y laisser de l'eau.
  • Nettoyez et réparez régulièrement les gouttières.
  • Entretien du cimetière : changez régulièrement l'eau des vases à fleurs, réparez les pierres tombales endommagées.
  • Au début de l'hiver, nettoyez soigneusement les sites de reproduction des moustiques possibles à l'aide d'une brosse afin d'éliminer les œufs déposés. Veillez à ce que les eaux usées ne finissent pas dans un égout, mais qu'elles soient déversées sur l'herbe pour éviter que les œufs, si présents, continuent leur développement.

  

Déployer et protéger les prédateurs naturels

Les moustiques font partie de l'écosystème et sont eux-mêmes la proie de nombreux autres animaux à toutes les étapes de leur vie. Au stade de larve ou de nymphe, ils sont mangés par les larves de libellules, les coléoptères aquatiques, les salamandres ou les poissons. Les moustiques adultes sont la proie des grenouilles, des chauves-souris, des araignées et des oiseaux. Un écosystème équilibré attirera ces prédateurs naturels et aidera donc à réduire la nuisance causée par les moustiques. Pour ce faire vous pourriez, par exemple, introduire des poissons dans un bassin d'ornement, accueillir d'autres ennemis naturels des moustiques dans le jardin ou aux alentours, ou planter un végétation abondante et variée.

Signaler un moustique tigre

Le moustique tigre fait l'objet d'une surveillance particulière en Belgique. Le projet MEMO+, un partenariat entre Sciensano et l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers, vise à surveiller l'introduction de moustiques exotiques, comme le moustique tigre, dans notre pays. La Région Wallonne participe activement à ce projet.

Les citoyens peuvent signaler la présence de ces insectes en téléchargeant leurs photos sur le site : surveillancemoustiques.be. Vous y trouverez également les résultats de la campagne de surveillance 2022.

 

Sources et informations complémentaires : https://surveillancemoustiques.be/